Lorsqu’un salarié est confronté à un arrêt maladie, la question du maintien de ses revenus devient cruciale. Le mécanisme de versement des indemnités journalières repose sur un processus formel, où l’attestation de salaire joue un rôle fondamental. Ce document, fourni par l’employeur, intervient comme un véritable passerelle entre le salarié, la sécurité sociale et l’organisme assureur. En 2025, alors que les démarches administratives tendent vers la dématérialisation accrue, comprendre comment remplir, envoyer et sécuriser l’attestation de salaire est devenu indispensable pour garantir un versement rapide et conforme des indemnités journalières.
Ce document employeur n’est pas seulement une formalité : il influence directement le calcul des droits du salarié durant son arrêt pour maladie professionnelle, maternité ou maladie commune. Pourtant, de nombreux salariés et employeurs rencontrent des difficultés ou méconnaissent leurs obligations respectives, ce qui peut entraîner des retards ou des litiges. En outre, les évolutions récentes du cadre législatif et des outils numériques modifient les modalités d’émission, notamment avec la montée en puissance de la Déclaration Sociale Nominative (DSN). Dans ce contexte, une approche claire et factuelle du sujet est nécessaire pour sécuriser les droits du salarié et s’assurer de la conformité de l’employeur.
Le rôle essentiel de l’attestation de salaire pour un arrêt maladie et le calcul des indemnités journalières
Au cœur du dispositif de compensation financière durant un arrêt maladie, l’attestation de salaire permet à la sécurité sociale d’évaluer précisément les droits du salarié. Il s’agit d’un document que l’employeur remplit, qui détaille les salaires perçus, les périodes d’emploi ainsi que les circonstances liées à l’arrêt de travail. Cette fiche, transmise principalement à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) ou parfois à la Mutuelle Sociale Agricole (MSA), constitue la base pour le calcul des indemnités journalières.
L’importance de ce document réside dans la nécessité de déterminer la rémunération de référence. En effet, la sécurité sociale utilise ces données pour appliquer le barème des indemnités, qui ne pourra jamais dépasser un plafond légal. Par exemple, si un salarié a perçu un salaire important justifiant une perte de revenu conséquente, l’attestation de salaire permettra à la CPAM d’adapter le montant des indemnités. À l’opposé, l’absence ou le retard de transmission de ce document peut entraîner une suspension injustifiée de ces versements.
Les informations clés contenues dans l’attestation de salaire
- Identité complète du salarié
- Durée et motif de l’arrêt – maladie courante, maternité, accident du travail, maladie professionnelle
- Montant du salaire brut perçu pendant la période précédente à l’arrêt
- Dates précises de début et fin de l’arrêt (estimées et réelles)
- Informations complémentaires : subrogation, temps partiel thérapeutique, etc.
Le document employeur est donc un instrument légal à double fonction : garantir le versement des indemnités journalières et éviter toute fraude ou erreur dans le système d’assurance maladie.

Les différentes méthodes d’envoi de l’attestation de salaire : dématérialisation et obligations légales
La rigidité des processus administratifs tend à s’assouplir avec la montée en puissance des outils dématérialisés, mais la législation en 2025 impose des formalismes stricts concernant l’envoi de l’attestation de salaire par l’employeur. Entrons dans le détail des méthodes autorisées et des délais à respecter.
Transmission par la Déclaration Sociale Nominative (DSN)
La DSN est l’outil central prisé dans l’ère moderne pour gérer les données sociales. Elle permet une transmission mensuelle et automatisée de la fiche de paie et, notamment, des attestations de salaire. Grâce à un logiciel de paie conforme, l’employeur complète certaines informations spécifiques à l’arrêt maladie directement sur la plateforme de la DSN.
- Motif de l’arrêt : essentiels pour différencier maladie courante ou accident de travail, par exemple.
- Date de début et estimation de fin : pour évaluer la durée de l’indemnisation.
- Dernier jour travaillé : permet de situer précisément la période de salaire à prendre en compte.
- Indications particulières : comme la subrogation, qui modifie la gestion du versement des indemnités.
Ce mode d’envoi est désormais le standard attendu, car il accélère considérablement le traitement administratif et minimise les erreurs. Le délai légal pour cette transmission est de 5 jours après que l’employeur ait eu connaissance de l’arrêt maladie.
Envoi par voie postale ou numérique via net-entreprises.fr
Lorsque la DSN n’est pas utilisée, l’employeur doit impérativement remplir le formulaire Cerfa n°11135*04 et l’envoyer à la CPAM ou à la MSA compétente. Cette méthode, plus classique, est néanmoins autorisée de manière transitoire ou dans quelques cas particuliers.
- Le formulaire doit être rempli avec rigueur afin d’éviter tout rejet ou retard dans la prise en charge.
- L’employeur peut également utiliser le site officiel net-entreprises.fr pour saisir directement les informations.
- Plus aucun délai n’est légalement imposé, mais l’envoi rapide garantit un versement plus prompt aux salariés.
Mode d’envoi | Délai légal imposé | Particularités |
---|---|---|
DSN | 5 jours après la prise de connaissance de l’arrêt | Transmission automatisée via logiciel de paie |
Courrier postal | Aucun délai légal strict | Envoi du formulaire Cerfa n°11135*04 |
Net-entreprises.fr | Aucun délai légal strict | Saisie manuelle sur plateforme |
En respectant ces modalités, l’employeur concourt à la fluidité administrative et à la protection sociale efficace du salarié.
Obligations précises de l’employeur : responsabilité juridique et risques en cas de non-transmission
La réglementation impose à tout employeur, qu’il soit une grande entreprise ou un particulier employant un salarié, l’envoi rapide de l’attestation de salaire en cas d’arrêt maladie. Cette obligation n’est pas qu’un simple devoir administratif mais engage la responsabilité juridique de l’employeur.
Le cadre légal – que dit la loi ?
- Obligation de transmettre : selon les articles du Code de la sécurité sociale, l’attestation de salaire doit être envoyée sans délai inutile.
- Responsabilité en cas de retard : l’employeur peut être condamné à verser des indemnités journalières en compensation du retard.
- Sanctions disciplinaires et prud’hommales : un salarié dont les droits sont bafoués peut saisir le conseil de prud’hommes.
Une étude de cas illustre ces principes : Mme Dupont, salariée en arrêt maladie, n’a reçu aucune attestation dans les délais. La CPAM a suspendu le versement de ses indemnités, la plongeant dans une situation financière précaire. Après intervention juridique, son employeur a dû verser des indemnités compensatoires et régulariser la situation.
Actions possibles pour le salarié en cas de manquement
- Réclamation formelle à l’employeur pour l’envoi du document
- Saisine du conseil de prud’hommes pour obtenir le versement de dommages-intérêts
- Recours auprès de l’inspection du travail en cas d’abus répétés
Ces voies sont détaillées dans des guides juridiques spécialisés, qui encouragent également à consulter un professionnel du droit en cas de litige, notamment un avocat expérimenté en droit du travail. Un rappel des démarches prud’homales aide à comprendre le processus.

Le cas spécifique de la prolongation d’arrêt maladie : démarches et obligations sur l’attestation
Quand un arrêt maladie initial se prolonge, il est indispensable de savoir si une nouvelle attestation de salaire doit être émise. La réglementation distingue précisément ces situations afin de simplifier les démarches et éviter un traitement redondant.
- Prolongation avec le même motif : si la prolongation ne dépasse pas six mois et que l’arrêt est continu, l’attestation initiale suffit.
- Prolongation supérieure à six mois : l’employeur doit envoyer une nouvelle attestation de salaire reflétant les dernières informations sur la période prolongée.
- Interruption entre deux arrêts : dès qu’une coupure apparaît, une nouvelle attestation doit être transmise.
Le respect de ces conditions est fondamental pour assurer la continuité du versement des indemnités journalières sans risque de suspension.
Exemple concret
Un salarié, Monsieur Martin, engagé en CDI, souffre d’une maladie professionnelle qui entraîne un arrêt de travail. Au bout de cinq mois, son arrêt est prolongé exactement pour la même pathologie, sans interruption. Son employeur ne transmettra pas immédiatement une nouvelle attestation. Toutefois, si l’arrêt se prolonge au-delà de ce terme, il devra en transmettre une dédiée afin de recalculer et garantir le versement des indemnités journalières adaptées.
Comment remplir l’attestation de salaire : guide détaillé pour éviter les erreurs fréquentes
Remplir une attestation de salaire requiert rigueur et connaissance des données pertinentes. En 2025, malgré l’automatisation via DSN ou plateforme numérique, des erreurs subsistent souvent et occasionnent des blocages dans le versement des indemnités journalières.
- Vérifier l’identité du salarié : nom, prénom, numéro de sécurité sociale, afin d’éviter toute confusion.
- Reporter correctement les dates : début et fin de l’arrêt, ainsi que le dernier jour effectivement travaillé.
- Préciser le motif exact : différencier maladie ordinaire, accident du travail ou maladie professionnelle.
- Saisir avec exactitude le salaire brut : les montants doivent refléter fidèlement la rémunération perçue sur les 3 derniers mois au minimum.
- Indiquer les particularités : cas de subrogation, temps partiel thérapeutique ou autres éléments spécifiques suivant la situation.
Une bonne pratique consiste à utiliser des logiciels de paie certifiés intégrant la gestion de ces attestations. À défaut, la consultation de guides officiels ou la demande d’assistance auprès des services RH est recommandée.
Erreur fréquente | Conséquence | Solution recommandée |
---|---|---|
Mauvaise identification du salarié | Refus ou retard du versement | Vérification systématique des données personnelles |
Dates erronées de l’arrêt | Suspension temporaire des indemnités | Recoupement avec le certificat médical |
Inexactitude du salaire déclaré | Calcul erroné des indemnités journalières | Revue approfondie des bulletins de salaire |
Pour assurer une prise en charge efficace et rapide, il est recommandé de consulter un professionnel dès les premiers signes de difficulté dans ces démarches. Rédiger une lettre de recours amiable permet par exemple d’anticiper un litige et d’obtenir une solution avant procédure judiciaire.

Le rôle de l’avocat en cas de litige lié à l’attestation de salaire et à l’arrêt maladie
Un point critique dans la procédure de versement des indemnités journalières est le respect par l’employeur de ses obligations. Si celui-ci néglige la transmission ou fournit des informations erronées, le salarié se trouve en position de vulnérabilité. C’est ici que le conseil d’un avocat en droit du travail devient déterminant.
- Analyse juridique précise : vérifier la conformité de l’attestation avec la réglementation spécifique à l’arrêt maladie.
- Intervention auprès de l’employeur : solliciter la transmission du document ou la correction des données.
- Assistance dans un recours prud’homal : préparation du dossier et représentation devant le tribunal.
- Veille de l’exécution des droits : s’assurer que le salarié perçoit ses indemnités journalières intégralement et sans retard.
Le professionnel apporte une expertise indispensable, notamment dans les cas complexes comme les arrêts pour maladie professionnelle ou accident du trajet. Son intervention sécurise l’accès aux droits sociaux et préserve la relation contractuelle du salarié.
Points-clés et FAQ pour maîtriser totalement l’attestation de salaire durant un arrêt maladie
Point clé | Description |
---|---|
Objectif de l’attestation | Permet à la sécurité sociale de calculer et verser les indemnités journalières au salarié en arrêt maladie. |
Méthodes d’envoi | DSN, courrier postal, ou plateforme net-entreprises.fr selon contexte et équipement de l’employeur. |
Délai DSN | 5 jours à partir de la prise de connaissance de l’arrêt maladie |
Obligation employeur | Transmission rapide sous peine de sanctions ou recours prud’homal par le salarié. |
Prolongation d’arrêt | Nouvelle attestation nécessaire au-delà de six mois ou après interruption. |
Comment un employeur doit-il remplir une attestation de salaire pour un arrêt maladie ?
Remplir une attestation de salaire est une étape administrative incontournable, qui engage la responsabilité de l’employeur envers la sécurité sociale et le salarié. Voici un résumé des étapes pratiques :
- Collecter les informations salariales correctes, en vérifiant les bulletins de salaire précédents.
- Identifier clairement les dates d’arrêt fournies par le certificat médical.
- Spécifier le motif exact de l’arrêt : maladie, accident de travail, etc.
- Indiquer si la subrogation est mise en place, pour la gestion du versement des indemnités.
- Vérifier l’exactitude des données avant transmission via DSN, courrier ou net-entreprises.fr.
- Archiver une copie du document rempli pour le suivi administratif.
Quels recours s’offrent au salarié si l’employeur néglige d’envoyer l’attestation de salaire ?
La non-transmission de l’attestation par l’employeur peut compromettre gravement la situation financière d’un salarié en arrêt maladie. Face à ce manquement, plusieurs solutions existent :
- Demande formelle : adresser un courrier recommandé pour réclamer la transmission de l’attestation.
- Saisine du conseil de prud’hommes : pour obtenir injonction et dommages-intérêts en cas de retard.
- Signalement auprès de l’inspection du travail : qui peut engager des poursuites contre l’employeur.
Le recours à un avocat spécialisé améliore nettement la réponse juridique, notamment si la situation débouche sur un licenciement abusif ou un différend complexe. Plus d’informations sur vos droits en la matière sont accessibles via ce lien très complet sur la procédure de licenciement.
Quelle est la procédure correcte à suivre si l’arrêt maladie relève d’une maladie professionnelle ?
Lorsque l’arrêt de travail est lié à une maladie professionnelle, certaines règles spécifiques encadrent la présentation de l’attestation de salaire :
- Le document doit obligatoirement mentionner le caractère professionnel de la maladie.
- L’employeur est tenu de déclarer cet arrêt distinctement auprès de la sécurité sociale, qui octroiera des indemnités spécifiques.
- Les droits supplémentaires liés à la reconnaissance d’une maladie professionnelle entraînent un suivi administratif accru et des indemnisations adaptées.
- Une liaison étroite avec la médecine du travail et les services de sécurité sociale est souvent nécessaire.
Ces mesures visent à garantir que le salarié bénéficie pleinement des droits supplémentaires qui lui sont dus, notamment en cas d’affection invalidante. Un avocat peut aider à clarifier ces démarches complexes.
Comment anticiper les erreurs dans le remplissage et la transmission de l’attestation ?
La prévention des erreurs dans le processus d’attestation de salaire s’avère fondamentale pour éviter retards et contentieux. Plusieurs bonnes pratiques sont conseillées :
- Former le personnel RH aux exigences légales et aux nouvelles plateformes numériques.
- Utiliser des logiciels de paie certifiés, régulièrement mis à jour avec les évolutions légales.
- Vérifier systématiquement les données avant transmission, en particulier les dates et le salaire déclaré.
- Conserver des archives pour justifier des démarches en cas de contrôle ou de litige.
- Engager un dialogue avec la sécurité sociale dès les premiers signes de dysfonctionnement.
Erreur typique | Cause fréquente | Mesure corrective |
---|---|---|
Omission du motif de l’arrêt | Manque de formation ou inattention | Formation des responsables RH et check-list de vérification |
Données incohérentes sur les salaires | Problèmes logiciels ou saisie manuelle défaillante | Mise à jour logicielle et double validation |
Transmission hors délai | Mauvaise organisation interne | Planification rigoureuse des envois |
La rigueur dans ces démarches protège non seulement les salariés mais aussi l’entreprise d’éventuelles sanctions juridiques.
Questions fréquentes sur l’attestation de salaire durant un arrêt maladie
Qu’est-ce qu’une attestation de salaire et pourquoi est-elle indispensable en cas d’arrêt maladie ?
Il s’agit d’un document officiel rempli par l’employeur qui informe la sécurité sociale des salaires et de la période travaillée du salarié. Elle est indispensable pour que la sécurité sociale calcule le montant des indemnités journalières à verser durant l’arrêt maladie.
Quels sont les délais pour l’envoi de l’attestation de salaire ?
La transmission par DSN doit intervenir dans les 5 jours suivant la prise de connaissance de l’arrêt maladie par l’employeur. Pour les autres modes (courrier ou saisie numérique), aucun délai légal strict n’est imposé, mais l’envoi rapide est fortement conseillé.
Que se passe-t-il si l’employeur ne transmet pas l’attestation ?
Le salarié peut saisir le conseil de prud’hommes pour contraindre l’employeur à l’envoyer et demander des indemnités en cas de retard. Il peut également solliciter l’aide de l’inspection du travail pour faire valoir ses droits.
Une nouvelle attestation doit-elle être envoyée en cas de prolongation de l’arrêt maladie ?
Non, si la prolongation est continue, a le même motif et dure moins de 6 mois. Au-delà, une nouvelle attestation doit être produite pour couvrir la période supplémentaire.
Comment un avocat peut-il aider en cas de litige lié à l’attestation de salaire ?
Un avocat spécialisé en droit du travail accompagne le salarié dans toutes les étapes, depuis la vérification des droits jusqu’à la saisie judiciaire, en passant par la négociation amiable, assurant ainsi une défense efficace des intérêts du salarié.