Dans la fonction publique française, les règles encadrant les arrêts maladie des fonctionnaires sont à la fois strictes et précises, reflétant la spécificité du statut des agents publics. En effet, un arrêt de travail n’est pas simplement une période de repos, mais un droit protégé qui se manifeste sous conditions rigoureuses pour garantir un équilibre entre protection de la santé des agents et bonne gestion des effectifs dans les administrations. Que ce soit dans la Fonction Publique d’État, territoriale ou hospitalière, chaque agent peut se retrouver confronté à une situation qui l’empêche temporairement d’exercer ses fonctions. Il est alors indispensable de comprendre les mécanismes, droits et obligations liés à cet arrêt maladie, ainsi que les incidences financières pour l’agent et l’administration.
Ce panorama vous propose un décryptage approfondi, enrichi du cadre légal en vigueur en 2025 et des évolutions récentes, notamment le plafonnement du traitement à 90 % au cours des trois premiers mois d’arrêt. Nous aborderons aussi bien les formalités administratives, les modalités d’indemnisation, que les contrôles médicaux imposés. Des références incontournables telles que Service-public.fr, Ameli.fr, ou bien encore les mutuelles spécifiques comme La Mutuelle Générale et Harmonie Fonction Publique seront également évoquées.
Les conditions d’octroi d’un arrêt maladie pour les fonctionnaires dans la fonction publique
Dans le cadre réglementaire en vigueur, un fonctionnaire en activité ou en détachement peut bénéficier d’un congé de maladie à condition de satisfaire plusieurs critères essentiels. Cette mesure vise à protéger l’agent tout en permettant à l’administration d’assurer la continuité de service.
- Être en activité ou en détachement : L’agent doit exercer ses fonctions au moment où survient la maladie ou l’accident.
- Présenter une maladie ou un accident hors temps de travail : La pathologie ou le traumatisme doit entraîner une incapacité temporaire d’exercer.
- Être dans l’incapacité d’accomplir ses tâches : L’état de santé doit justifier une impossibilité avérée et temporaire d’effectuer le travail demandé.
À titre d’exemple, un enseignant souffrant d’une grippe sévère, ou un agent territorial victime d’un accident domestique rendant impossible les déplacements, peuvent prétendre à un arrêt maladie. Ce droit s’appuie sur le principe d’égalité prévu par la Fonction publique, offrant à chaque agent la garantie de bénéficier d’un congé pour rétablir sa santé.
Les règles spécifiques varient selon la fonction publique d’appartenance. Dans la Fonction publique d’État, les congés maladie correspondent souvent au congé de maladie ordinaire (CMO) et sont détaillés sur les plateformes comme Fonctionpublique.gouv.fr. Dans la fonction publique territoriale ou hospitalière, des aménagements existent, mais les principes de base demeurent. <![CDATA[Service-public.fr]]> fournit un cadre homogène favorisant une compréhension claire à travers des fiches pratiques disponibles en ligne.
L’agent doit notamment respecter une procédure spécifique pour déclarer son absence, informer régulièrement son administration et justifier son état de santé à travers les certificats médicaux prescrits. Le non-respect des obligations peut engendrer la suspension du versement de la rémunération, rappelant ainsi l’importance de suivre scrupuleusement les étapes prévues.

Les procédures administratives obligatoires à suivre en cas d’arrêt maladie
Pour qu’un arrêt maladie soit valide et que le fonctionnaire puisse bénéficier de ses droits, la procédure administrative à respecter est réglementée de manière précise.
Premièrement, l’agent doit transmettre à son employeur un avis d’arrêt de travail délivré par son médecin traitant, chirurgien-dentiste ou sage-femme, dans un délai impératif de 48 heures suivant la consultation médicale. Ce document comporte trois volets distincts :
- Le premier volet est conservé par l’agent et est essentiel lors d’un contrôle médical.
- Les deuxièmes et troisièmes volets doivent obligatoirement être transmis à l’administration employeur.
Cette démarche garantit la traçabilité de l’arrêt et assure une communication claire entre l’agent, l’administration et les organismes de sécurité sociale. En cas de dépassement du délai sans justificatif valable, des sanctions peuvent s’appliquer. Par exemple, un retard répété dans la transmission des avis d’arrêt peut conduire à une réduction de la rémunération, conforme aux pratiques réglementaires détaillées sur Service-public.fr.
Cependant, des exceptions sont prévues. En cas d’hospitalisation, ce délai peut être prolongé sans pénalité. L’administration tolère également un délai supplémentaire pouvant aller jusqu’à 8 jours pour les cas justifiés, sous réserve de notification à l’employeur.
Durant la période d’arrêt, l’agent peut être soumis à un contrôle médical à la requête de l’administration. Ce contrôle est effectué par un médecin agréé pour vérifier la conformité de l’état de santé avec l’arrêt. Le refus de se soumettre à ce contrôle entrainera la suspension du versement des indemnités, conformément à la législation en vigueur, renforçant ainsi le dispositif de vigilance dans la fonction publique.
Enfin, en cas de contestation de l’avis du médecin agréé, le fonctionnaire dispose d’une voie de recours auprès du conseil médical, une instance indépendante qui examine les litiges médicaux liés aux arrêts de travail dans la fonction publique.
- Respect strict du délai de 48h pour transmission de l’avis d’arrêt
- Transmission obligatoire des volets 2 et 3 à l’administration
- Contrôle médical possible à tout moment de la période d’arrêt
- Recours possible en cas de désaccord avec le médecin agréé
- Sanctions en cas de non-respect des procédures
Les modalités de rémunération et indemnisation en cas d’arrêt maladie
Le régime d’indemnisation des fonctionnaires en arrêt maladie repose principalement sur la rémunération versée par l’administration employeur et les indemnités journalières versées par la sécurité sociale. La particularité de ce système est sa complexité liée à l’ancienneté et à la durée de l’arrêt.
Durée et taux de rémunération selon ancienneté
Depuis le 1er mars 2025, la législation a introduit un plafond concernant la rémunération versée pendant les trois premiers mois de l’arrêt de travail, limitée désormais à 90 % du traitement indiciaire, peu importe l’ancienneté de l’agent. Cette mesure modifie le régime précédent où certains fonctionnaires pouvaient percevoir 100 % de leur salaire.
Le tableau suivant synthétise les durées de rémunération à plein ou demi traitement selon l’ancienneté :
| Ancienneté | Durée de rémunération à plein traitement | Durée de rémunération à demi-traitement |
|---|---|---|
| À partir de 4 mois de service | 30 jours | À partir du 31e jour |
| Plus de 2 ans | 60 jours | À partir du 61e jour |
| Plus de 3 ans | 90 jours | À partir du 91e jour |
Interaction avec les indemnités journalières de la sécurité sociale
Lorsque l’agent bénéficie du plein traitement, les indemnités journalières versées par la sécurité sociale sont déduites de la rémunération complémentaire versée par l’administration, et ce de manière proportionnelle. En cas de demi-traitement, la même déduction s’applique.
Le système vise ainsi à éviter un cumul équivalent à plus que le traitement complet. Cette coordination nécessite que l’agent informe son administration dès qu’il reçoit confirmation de ses indemnités par Ameli.fr ou d’autres entités, ce qui déclenche le calcul de la différence à verser à titre complémentaire.
- Rémunération plafonnée à 90 % du traitement indiciaire pendant les 3 premiers mois
- Rémunération à demi-traitement durant les mois suivants en fonction de l’ancienneté
- Indemnités journalières de la sécurité sociale déduites du complément versé
- Obligation pour l’agent d’informer l’administration de son indemnisation
Pour illustrer ces règles, prenons l’exemple d’Anne, fonctionnaire territoriale avec 4 ans d’ancienneté, en arrêt maladie de 4 mois. Elle percevra durant les 90 premiers jours 90 % de son salaire, tandis que la sécurité sociale versera ses indemnités journalières, déduites ensuite de la part versée par la collectivité.

Les obligations et sanctions liées au non-respect des règles d’arrêt maladie dans la fonction publique
Le respect des obligations imposées pendant un arrêt maladie est essentiel pour garantir le maintien des droits à rémunération et une prise en charge correcte par l’administration et la sécurité sociale.
Parmi ces obligations, figurent :
- Informer sans délai l’administration employeur de tout changement d’adresse ou de situation pouvant impacter la gestion administrative.
- Transmettre l’avis d’arrêt de travail dans les 48 heures suivant la prescription médicale, sauf exceptions prévues.
- Autoriser l’administration à pratiquer des contrôles médicaux par un médecin agréé.
- Respecter le repos médical prescrit, c’est-à-dire ne pas exercer d’activité contraire à l’état de santé mentionné sur l’arrêt.
Le non-respect peut entrainer diverses sanctions, telles que :
- Suspension des indemnités en cas de refus du contrôle médical ou non justification de l’arrêt.
- Réduction de la rémunération en cas d’envoi tardif répété de l’avis d’arrêt.
- Sanctions disciplinaires allant jusqu’à une procédure de mise à pied ou des poursuites en cas d’abus.
Ces mesures visent à prévenir les abus et garantir un usage loyal du dispositif, conformément aux directives du ministère de la fonction publique et aux indications de solidarite-fonction-publique.fr.
Un cas jurisprudentiel récent rappelle que le contrôle médical est incontournable, comme le souligne un arrêt du Conseil d’État en 2024. Un fonctionnaire ayant refusé une visite médicale a vu ses indemnités suspendues, confirmant la légitimité du contrôle pour la protection de la santé collective et le bon fonctionnement des services publics.
- Obligation de transmettre l’arrêt en 48 heures
- Contrôle médical obligatoire
- Sanctions en cas de manquements répétitifs
- Suspension possible des indemnités
- Importance du respect du repos médical
Les dispositifs complémentaires de soutien et protection sociale pour les fonctionnaires en arrêt maladie
Au-delà des indemnités versées par l’administration et la sécurité sociale, les fonctionnaires peuvent bénéficier de dispositifs complémentaires grâce à leur mutuelle ou à des aides spécifiques des organismes liés à la fonction publique.
Les mutuelles telles que la Mutuelle Générale, Harmonie Fonction Publique ou la Mutuelle MGEN proposent des couvertures adaptées permettant de compenser en partie la baisse de revenus due à la réduction du traitement ou de financer des soins non pris en charge par l’assurance maladie.
Par ailleurs, le CGOS (Comité de Gestion des Œuvres Sociales) offre des aides sociales permettant aux agents en difficultés financières de préserver leur équilibre. Ces aides visent à soutenir les agents ou leur famille lors d’arrêt maladie prolongé.
Les fonctionnaires disposent aussi d’outils numériques comme Ma Fonction Publique permettant de gérer leurs droits, suivre leur dossier et contacter leurs mutuelles ou employeurs rapidement. Ce service améliore la fluidité des démarches et la communication inter-institutions.
- Couverture complémentaire avec des mutuelles dédiées
- Aides sociales du CGOS pour soutenir financièrement
- Accès à des plateformes en ligne pour la gestion des droits
- Financement de soins spécifiques non remboursés
- Soutien des syndicats comme UNSA Fonction Publique dans l’accompagnement

Le retour au travail après un arrêt maladie dans la fonction publique : règles et droits
Le retour à l’activité professionnelle après un congé maladie est encadré afin d’assurer la sécurité et la santé du fonctionnaire mais aussi la bonne organisation des services.
Selon la durée et la nature de l’arrêt, différentes étapes sont prévues :
- Visite de reprise obligatoire : Pour un arrêt supérieur à 30 jours, une visite médicale auprès du médecin de prévention de l’administration est indispensable pour s’assurer de l’aptitude à reprendre les fonctions.
- Aménagements possibles : En cas d’inaptitude temporaire partielle, le fonctionnaire peut bénéficier d’adaptations de poste ou d’horaires (temps partiel thérapeutique ou reclassement).
- Temps partiel thérapeutique : Cette mesure permet un retour progressif à l’emploi en conciliant soins et activité professionnelle, avec maintien partiel du traitement.
Le non-respect de ces devoirs peut entraîner des complications administratives et compromettre la réintégration dans l’emploi. Le médecin du travail joue un rôle central dans le suivi de l’état de santé post-congé, notamment pour prévenir les risques de rechute ou d’aggravation.
Dans la pratique, il est conseillé à l’agent de s’informer sur les dispositifs disponibles sur des plateformes telles que Solidarité Fonction Publique, afin d’obtenir un accompagnement adapté.
- Visite médicale de reprise obligatoire après 30 jours d’arrêt
- Droit à un aménagement du poste ou temps partiel thérapeutique
- Suivi médical post-arrêt par le service de santé au travail
- Importance de la communication avec l’administration pour une réintégration sereine
- Possibilité de recours en cas de litige sur l’aptitude
L’accompagnement juridique en cas de litige sur un arrêt maladie dans la fonction publique
Les différends entre fonctionnaires et administrations concernant un arrêt maladie peuvent survenir, notamment sur le refus d’indemnisation, contestation du contrôle médical ou réduction injustifiée des moyens financiers.
Dans ces contextes, recourir à un avocat spécialiste du droit public et du droit du travail est fortement recommandé. Cet expert juridique vous accompagnera :
- En évaluant votre dossier et la conformité des démarches effectuées
- En vous conseillant sur les recours amiables possibles, souvent privilégiés pour préserver la relation professionnelle
- En préparant les actes nécessaires en cas de contentieux, notamment devant le tribunal administratif
- En vous représentant dans toutes les phases de la procédure, assurant la défense de vos droits
Cette assistance juridique est primordiale pour sécuriser votre situation, notamment dans un contexte où l’administration applique strictement les règles, comme le rappel dans cet article sur licenciement pendant un arrêt maladie. Par exemple, un agent confronté à un recours de son employeur pour inaptitude peut s’appuyer sur une expertise juridique pour protéger ses intérêts.
L’avocat vous informe également sur les nuances des régimes propres à la fonction publique et sur les évolutions législatives en cours, afin que vous puissiez prendre les meilleures décisions.
- Évaluation approfondie de la situation juridique
- Conseils personnalisés suivant le dossier
- Assistance en recours amiables et contentieux
- Représentation devant les instances compétentes
Ressources clés pour bien comprendre et gérer un arrêt maladie dans la fonction publique
De nombreux outils et organismes sont à la disposition des fonctionnaires afin d’éclairer leurs droits et faciliter les démarches liées à un arrêt maladie :
- Service-public.fr : site officiel donnant des fiches détaillées sur les congés maladie dans la fonction publique et leurs spécificités.
- Ameli.fr : portail de la sécurité sociale offrant des informations précises sur les indemnités journalières et la procédure à suivre.
- Fonctionpublique.gouv.fr : le site ministériel qui regroupe les textes législatifs et les conditions de travail des agents publics.
- La Mutuelle Générale, Mutuelle MGEN, Harmonie Fonction Publique : mutuelles spécialisées pour compléter la protection sociale.
- CGOS et Solidarité Fonction Publique : aides et soutien social pour les agents en difficulté notamment durant les arrêts prolongés.
- UNSA Fonction Publique : syndicat offrant des conseils et supports juridiques en cas de litiges liés aux arrêts maladie.
Se former et s’informer auprès de ces ressources permet de mieux appréhender le dispositif et de limiter les risques d’erreurs dans la gestion de sa situation.
Questions importantes concernant l’arrêt maladie des fonctionnaires
- Quels sont les délais à respecter pour transmettre un arrêt maladie ?
Le fonctionnaire doit envoyer son avis d’arrêt dans un délai de 48h à compter de sa prescription médicale, sous peine de sanctions en cas de retard répété. - Comment est calculée la rémunération pendant un arrêt maladie ?
La rémunération est plafonnée à 90 % du traitement indiciaire pendant les 3 premiers mois, puis versée à demi-traitement en fonction de l’ancienneté. Les indemnités journalières de la sécurité sociale viennent en déduction. - Quels recours en cas de refus d’indemnisation par l’administration ?
L’agent peut contester auprès d’un avocat spécialisé, saisir le conseil médical ou engager un recours contentieux devant le tribunal administratif. - Que se passe-t-il si le fonctionnaire refuse le contrôle médical ?
Le refus expose à la suspension du versement des indemnités, conformément à la réglementation en vigueur. - Quelles aides complémentaires existent pour les fonctionnaires en arrêt maladie ?
Ils peuvent solliciter des mutuelles spécialisées, des aides sociales du CGOS, ainsi que le soutien de syndicats comme l’UNSA Fonction Publique.