Le harcèlement moral au travail constitue une source croissante de souffrance pour les salariés en 2025. La pression constante, les humiliations répétées, et les attitudes dégradantes peuvent compromettre gravement la santé mentale et physique. Face à ces situations, de nombreux salariés se retrouvent contraints à un arrêt de travail prescrit par un médecin, destiné à protéger leur intégrité. Pourtant, cet arrêt s’accompagne souvent d’incompréhensions, notamment face aux droits qu’il confère, aux mesures de protection applicable, et aux recours possibles. La complexité des procédures et des interactions avec l’employeur, les instances telles que le Comité Social et Économique (CSE), le rôle du médecin du travail, ou encore les garanties liées à l’assurance maladie nécessitent une connaissance pointue du droit. Cet article offre une analyse détaillée et rigoureuse des droits des salariés en arrêt maladie suite à un harcèlement moral, en s’appuyant sur la législation en vigueur et la jurisprudence récente.
Définition précise du harcèlement moral au travail et ses manifestations reconnues par la loi
Le harcèlement moral, tel que défini par le Code du travail, correspond à des agissements répétés qui dégradent les conditions de travail d’un salarié. Ces comportements entraînent une altération de sa santé, portent atteinte à ses droits ou à sa dignité, ou compromettent son avenir professionnel. Pour qu’un fait soit qualifying en harcèlement moral, il doit être une répétition d’actes ou de paroles hostiles, et non un incident isolé.
Les formes que prend le harcèlement moral sont multiples :
- Surcharge ou sous-charge de travail injustifiée, qui déstabilise le salarié et nuit à sa productivité
- Avertissements répétés et non fondés pouvant viser à intimider ou humilier
- Privation des moyens de travail, comme le retrait du bureau, du téléphone ou de l’ordinateur
- Regards déplacés, insultes, propos humiliants systématiques
- Mise au placard professionnelle, assignation à un bureau exigu sans chauffage ni outils nécessaires
- Découragement organisé induisant la perte de confiance en soi, parfois accompagné d’une diminution abusive du salaire
Par exemple, une salariée de 42 ans, soumise régulièrement à des critiques humiliantes devant ses collègues et privée de documents essentiels à son travail, peut invoquer un harcèlement moral. Les chefs d’entreprise ainsi que les Ressources humaines ont l’obligation de veiller à ce que de tels comportements ne surviennent pas.
Pour bien comprendre cette problématique, il est fondamental de saisir que seul un comportement répété peut caractériser un harcèlement moral. Un comportement ponctuel, même désagréable, ne suffit pas pour porter une plainte ou pour justifier un arrêt maladie. La jurisprudence récente (Cour de cassation, chambre sociale) rappelle souvent cette exigence.
Manifestation | Impact sur le salarié | Ressources impliquées |
---|---|---|
Critiques injustifiées | Troubles psychologiques, anxiété | Comité Social et Économique, Avocat spécialisé |
Mise au placard | Isolement professionnel, dépression | Médecin du travail, Syndicat |
Surcharge / Sous-charge de travail | Fatigue extrême, stress chronique | Ressources humaines, Formation au management |

Arrêt maladie : conditions et procédures de reconnaissance en cas de harcèlement moral
Le harcèlement moral peut engendrer des troubles physiques et psychologiques graves, tels que dépression, stress post-traumatique ou épuisement professionnel. Dans ces situations, le salarié peut justifier un arrêt maladie prescrit par un médecin, attestant que son état de santé ne lui permet pas d’exercer ses fonctions dans un environnement de travail toxique. La reconnaissance de l’arrêt dépend donc d’une évaluation médicale stricte.
Le médecin du travail joue un rôle-clé. En cas de signalement, il évalue la compatibilité entre l’état de santé du salarié et son poste. Si le salarié est dans l’incapacité de terminer sa mission, le médecin peut délivrer un avis d’inaptitude temporaire, invitant l’employeur à organiser un reclassement ou un aménagement des conditions. Dans les cas les plus graves, l’avis peut être d’inaptitude totale.
Il est primordial également d’informer le CSE. Ces représentants ont pour fonction d’alerter sur les risques psychosociaux au travail, mais aussi d’accompagner le salarié victime, en coordination avec le Syndicat et les Ressources humaines. Une collaboration efficace entre ces acteurs permet souvent la mise en place de solutions avant une aggravation nécessitant un arrêt maladie.
Les démarches pour obtenir un arrêt maladie en lien avec un harcèlement moral comprennent :
- Consultation médicale auprès du médecin traitant ou du médecin du travail
- Diagnostic attestant l’impact psychologique ou physique néfaste du harcèlement
- Prescription d’un arrêt de travail temporaire par le médecin
- Déclaration auprès de l’Assurance maladie avec remise de l’avis d’arrêt à l’employeur
- Contrôle médical éventuel et visite de reprise organisée par le médecin du travail
Etape | Description | Acteurs clés |
---|---|---|
Consultation initiale | Identification des symptômes liés au harcèlement moral | Médecin traitant, Médecin du travail |
Arrêt maladie prescrit | Prescription médicale justifiée par l’état de santé | Salarié, Assurance maladie |
Visite de reprise | Evaluation de la capacité à reprendre le poste | Médecin du travail, Employeur |
Protection du salarié en arrêt maladie dû au harcèlement moral : interdiction de licenciement et garanties
La loi française offre une protection importante aux salariés en arrêt maladie, notamment lorsque cet arrêt résulte d’un harcèlement moral au travail. En effet, le licenciement d’un salarié en arrêt maladie est strictement encadré, et il est généralement interdit lors des absences justifiées médicalement.
Néanmoins, l’employeur peut engager une procédure de licenciement si :
- Un motif disciplinaire antérieur à l’arrêt est établi
- Une cause économique impérieuse justifie la rupture
- L’absence cause une perturbation grave de l’activité, notamment en cas d’absences répétées
Cependant, la jurisprudence récente est claire : un licenciement intervenu en réponse à un arrêt maladie lié à un harcèlement moral est considéré comme nul ou abusif. La Cour de cassation a confirmé ce principe dans un arrêt du 30 janvier 2019 (n° 17-31473), en invalidant tout licenciement prononcé dans ces conditions.
À cet égard, le salarié protégé peut solliciter :
- La réintégration dans son poste ou un poste équivalent
- Des indemnités compensatoires pour le préjudice subi
- L’intervention d’un avocat spécialisé pour défendre ses droits devant le Tribunal des prud’hommes
À titre d’exemple, un salarié victime de harcèlement et placé en arrêt maladie, licencié pendant sa période d’arrêt, peut contester rapidement ce licenciement. En contactant un avocat spécialisé, il peut engager une procédure prud’homale qui aboutira souvent à la nullité du licenciement et à des dommages et intérêts.
Situation | Conséquence juridique | Recours possible |
---|---|---|
Licenciement pour absence pendant arrêt maladie lié au harcèlement moral | Nullité du licenciement | Recours devant Tribunal des prud’hommes |
Licenciement pour faute antérieure | Validité possible selon circonstances | Vérification par avocat spécialisé |
Licenciement pour motif économique | Encadrement strict | Recours contre abus |

Procédures et éléments de preuve indispensables pour établir un harcèlement moral et l’impact sur la santé
Une victime ne peut se contenter de déclarer subir un harcèlement moral ; elle doit apporter des éléments tangibles démontrant ce qu’elle avance. Dans ce cadre, la charge de la preuve pèse d’abord sur le salarié, mais l’employeur doit ensuite prouver que les faits dénoncés ne constituent pas un harcèlement, selon le principe inversement prescrit par la jurisprudence.
Les preuves pouvant convaincre les juges incluent :
- Attestations écrites de collègues ou témoins, datées et signées, établissant des faits de harcèlement
- Documents écrits : mails, SMS, notes internes comportant des propos humiliants ou incohérents
- Rapports médicaux et certificats psychiatriques établissant un lien entre le harcèlement et l’altération de la santé
- Évaluations du médecin du travail, notamment avis d’inaptitude temporaire ou recommandation pour reclassement
- Procès-verbaux des réunions du CSE avertissant des risques psychosociaux
Il est important de souligner que certaines preuves, comme les enregistrements vocaux réalisés sans consentement, sont irrecevables en justice de manière générale, en raison du respect de la vie privée. Le Défenseur des droits peut aussi accompagner la victime en orientant vers les meilleures pistes de recours.
Type de preuve | Validité juridique | Utilisation fréquente |
---|---|---|
Attestations manuscrites | Très valable | Confirmer les faits répétitifs |
Documents électroniques (emails, SMS) | Essentiels | Illustrer le harcèlement |
Rapports médicaux | Fondamentaux | Évaluer l’état de santé |
Le rôle crucial du médecin du travail dans la protection des victimes et le suivi médical
Le médecin du travail est un acteur indispensable dans la prévention et la gestion des situations de harcèlement moral. Sa mission est triple :
- Diagnostic et évaluation médicale de la compatibilité du poste avec l’état de santé du salarié
- Proposition de mesures adaptées pour protéger la santé du salarié, pouvant aller jusqu’à un arrêt de travail ou une inaptitude
- Suivi régulier de la santé du salarié, notamment lors de la visite de reprise
Pour une victime, alerter le médecin du travail est souvent la première démarche utile. Celui-ci pourra immédiatement prendre des mesures pour limiter l’exposition au facteur de harcèlement, intervenir auprès des Ressources humaines, et orienter le salarié vers un avocat spécialisé si nécessaire.
Par exemple, une salariée atteinte de troubles anxieux liés à un harcèlement moral massif, prise en charge par le médecin du travail, pourra disposer d’un arrêt maladie adapté, ainsi que d’une réorganisation temporaire de son poste. Le médecin peut également formuler un avis d’inaptitude temporaire, déclenchant une procédure de reclassement.
Intervention du médecin du travail | Conséquences pour le salarié | Acteurs impliqués |
---|---|---|
Diagnostic d’inaptitude temporaire | Arrêt de travail ou reclassement | Employeur, CSE, Avocat spécialisé |
Suivi post-arrêt maladie | Retour progressif au travail | Salarié, Médecin du travail |
Rapport au CSE et aux RH | Plan d’action contre le harcèlement | CSE, Ressources humaines, Syndicat |
Recours juridiques et rôle de l’avocat spécialisé en cas d’arrêt maladie pour harcèlement moral
Faire appel à un avocat spécialisé en droit du travail est primordial pour un salarié victime de harcèlement moral avec arrêt maladie. L’avocat peut intervenir à plusieurs étapes :
- Évaluation juridique des faits et détermination des éléments constitutifs du harcèlement moral
- Conseils personnalisés sur les démarches à entreprendre, y compris dépôt de plainte ou saisie du Tribunal des prud’hommes
- Assistance pour la constitution du dossier de preuves, rédaction d’attestations, collecte de documents
- Représentation lors des procédures, notamment pendant les audiences devant le Conseil de Prud’hommes
- Négociation d’accords avec l’employeur en vue d’un reclassement, d’une indemnisation, ou d’une rupture conventionnelle
L’avocat joue aussi un rôle capital dans la protection contre le licenciement, en veillant à ce que les droits du salarié soient respectés conformément à la législation en vigueur. En 2025, la complexification accrue des règles juridiques renforce ce besoin d’expertise pour toute victime.
Intervention de l’avocat spécialisé | Objectifs | Exemples concrets |
---|---|---|
Analyse des faits | Identifier la nature du harcèlement | Vérification des comportements répétés |
Conseil en poursuite judiciaire | Déposer plainte ou saisir le CPH | Demande d’injonction ou dommages-intérêts |
Négociation avec l’employeur | Reclassement ou indemnisation | Accord transactionnel |
Démarches pratiques essentielles et acteurs à contacter en cas de harcèlement moral prolongé
Face à une situation de harcèlement moral, plusieurs interlocuteurs peuvent accompagner le salarié dans ses démarches :
- Médecin du travail, en premier recours, pour évaluer la situation médicale et émettre un avis d’inaptitude si nécessaire
- Représentants du Syndicat ou du CSE, pour un appui collectif et la dénonciation des faits auprès de la direction
- Ressources humaines, pour engager un dialogue sur les conditions de travail, sous réserve que leur impartialité soit assurée
- Défenseur des droits, instaurant un recours administratif indépendant en cas de discrimination ou d’abus
- Avocat spécialisé en droit du travail, pour une représentation efficace lors des procédures judiciaires
Il est conseillé de documenter chaque étape avec des écritures précises, des captures d’écran, ou des courriers recommandés, afin de formaliser les alertes. Le respect des procédures garantit un meilleur succès devant le Tribunal ou devant les services de l’Inspection du travail.
Interlocuteur | Rôle | Quand le contacter |
---|---|---|
Médecin du travail | Évaluation médicale, arrêt ou inaptitude | Alerte dès premiers symptômes |
CSE / Syndicat | Support collectif et médiation | Lors d’agissements répétés |
Défenseur des droits | Accompagnement en cas de discrimination | Si harcèlement dénote une discrimination |
Avocat spécialisé | Conseil et représentation juridique | En phase pré-contentieuse ou contentieuse |
Impact sur le bien-être au travail et stratégies de prévention via la formation au management
Le harcèlement moral détériore profondément le bien-être au travail, avec des conséquences importantes sur la motivation, la santé, et les performances du salarié. Pour lutter efficacement contre ces dérives, les entreprises doivent s’engager dans des politiques actives de prévention.
La formation au management est un levier majeur. Elle vise à :
- Former les managers à reconnaître les signes de harcèlement
- Promouvoir un climat de respect et d’écoute au sein des équipes
- Encourager la résolution amiable des conflits avant qu’ils ne s’enveniment
- Mettre en place des outils de suivi du bien-être des salariés
Il est prouvé que les entreprises disposant de formation continue pour leurs managers affirment un taux significativement réduit d’incidents liés au harcèlement moral. Le CSE ainsi que les Syndicats jouent un rôle actif dans la sensibilisation.
Mesures de prévention | Bénéfices observés | Acteurs impliqués |
---|---|---|
Formation au management | Réduction des conflits et améliorations du climat social | Employeur, CSE, Syndicat |
Suivi médical régulier | Détection précoce des troubles liés au harcèlement | Médecin du travail, Ressources humaines |
Assistance juridique | Meilleure gestion des dossiers et protection des victimes | Avocat spécialisé |
Pour approfondir les bases juridiques du harcèlement au travail, il est utile de consulter la rubrique complète sur les droits au travail et le harcèlement. Cette ressource fournit un éclairage essentiel pour les salariés confrontés à cette problématique.

FAQ sur l’arrêt de travail en raison de harcèlement moral : vos questions essentielles
- Un salarié en arrêt maladie pour harcèlement moral peut-il être licencié ?
En principe non, sauf motif disciplinaire ou économique valable antérieur, un licenciement pendant un arrêt maladie pour harcèlement est nul. - Comment prouver un harcèlement moral devant le Conseil de prud’hommes ?
Par la production d’attestations, mails, rapports médicaux, ainsi que les avis du médecin du travail. - Quel rôle joue le médecin du travail dans un arrêt maladie pour harcèlement ?
Il évalue l’état du salarié, peut prescrire un arrêt, ou formuler un avis d’inaptitude et accompagner le reclassement. - Que faire en cas de refus de l’employeur de reconnaître le harcèlement ?
Consulter un avocat spécialisé, déposer une plainte, et solliciter le Défenseur des droits. - Quels acteurs contacter en priorité face au harcèlement moral prolongé ?
Le médecin du travail, les représentants du Syndicat, le CSE, et un avocat spécialisé.