La fermeture d’une entreprise est une situation qui provoque souvent un choc majeur pour les salariés concernés. Ce bouleversement engendre non seulement la perte d’un emploi mais aussi la nécessité de comprendre et d’exercer des droits souvent méconnus. En 2025, dans un contexte économique et social en mutation, il est indispensable que chaque salarié soit informé de ses protections légales, des démarches à suivre et des mécanismes d’accompagnement disponibles. Avec une législation renforcée et des dispositifs relatifs à l’Assurance chômage consolidés par France Travail, il est possible de gérer cette épreuve avec plus de sérénité. Cet article détaille les droits auxquels le salarié peut prétendre lorsque son entreprise ferme, en s’appuyant sur la législation française actuelle et la jurisprudence récente.
Les droits fondamentaux des salariés lors de la fermeture d’une entreprise
Lorsque l’entreprise ferme ses portes, la conséquence immédiate est la rupture du contrat de travail. Celle-ci s’effectue dans la majorité des cas par un licenciement pour motif économique. Ce mode de rupture est encadré strictement par le Code du travail ainsi que par les décisions des juridictions prud’homales, veillant à protéger les droits des salariés face à cette situation difficile.
Le licenciement économique doit respecter plusieurs étapes formelles, notamment la justification du motif économique lié à la cessation d’activité ou à la liquidation judiciaire. Dans ce cadre, il met fin au contrat tout en imposant à l’employeur de verser des indemnités au salarié concerné.
Au-delà de la rupture physique du contrat, le salarié dispose de droits protecteurs tels que :
- L’indemnité de licenciement, qui est obligatoire à partir de 8 mois d’ancienneté et calculée sur la base du salaire et de la durée de présence dans l’entreprise.
- L’indemnité compensatrice de préavis lorsque le salarié est dispensé d’exécuter cette période par l’employeur.
- L’indemnité compensatrice de congés payés pour les congés acquis non pris à la date de rupture.
- Le bénéfice potentiel de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE), à condition d’être inscrit comme demandeur d’emploi auprès de Pôle emploi et de répondre aux conditions d’éligibilité.
Par ailleurs, la situation est encadrée par la Direction Régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DREETS), qui supervise et contrôle le respect des obligations par l’employeur, notamment la procédure du licenciement économique.
Il convient de rappeler que les mandataires sociaux, et en particulier les présidents de SAS, ne bénéficient pas des mêmes droits que les salariés, notamment en matière d’indemnisation via l’AGS.
Cette protection juridique est fondamentale pour assurer que chaque salarié ne soit pas laissé sans ressource face à la cessation de son emploi. Il est également essentiel de maintenir un dialogue avec les représentants du personnel ou le syndicat de salariés, qui peuvent conseiller et accompagner les employés dans leurs démarches.

Droits du salarié | Conditions d’éligibilité | Montant ou nature de l’indemnité |
---|---|---|
Indemnité de licenciement | Ancienneté ≥ 8 mois | Minimum 1/4 mois de salaire par année d’ancienneté |
Indemnité compensatrice de préavis | Préavis non réalisé | Correspond au salaire de la période de préavis non effectuée |
Indemnité compensatrice de congés payés | Congés acquis non pris | Indemnisation correspondant aux jours de congé non pris |
La procédure à suivre lorsque l’entreprise est en liquidation judiciaire
La liquidation judiciaire est une des causes les plus fréquentes de fermeture définitive d’entreprise. Elle intervient lorsque la cessation des paiements est avérée et que le redressement est impossible. L’ouverture de cette procédure a un impact direct sur le contrat de travail des salariés.
Dans ce contexte, le salarié doit comprendre que son employeur est mis sous la responsabilité d’un mandataire judiciaire ou d’un liquidateur, désigné par le tribunal de commerce. Cette figure joue un rôle clé dans la gestion de la cessation d’activité, et notamment dans la validation ou le rejet des créances salariales.
Le salaire impayé et les indemnités restent une priorité dans le règlement des créances. Si l’employeur se trouve en incapacité de régler ces sommes, l’Association pour la gestion du régime de Garantie des créances des Salariés (AGS) intervient pour assurer le paiement des sommes dues dans la limite des plafonds fixés par la loi.
Ces plafonds sont déterminés en fonction de l’ancienneté :
- Plus de 2 ans d’ancienneté : jusqu’à 93 736 €
- Entre 6 mois et 2 ans : 77 280 €
- Moins de 6 mois : 61 824 €
Pour faire valoir ses droits, le salarié doit impérativement réaliser la déclaration de ses créances auprès du mandataire judiciaire dans un délai de 2 mois à compter de la publication du jugement d’ouverture. Par la suite, il a 12 mois pour réclamer le paiement. Cette démarche est cruciale pour éviter toute perte potentielle de ses droits.
Les salariés ont tout intérêt à se rapprocher des représentants du personnel, d’un syndicat de salariés ou d’un conseiller prud’homal afin de mieux appréhender le calendrier et les modalités. La DREETS peut aussi être un recours en matière de contrôle du respect des droits dans cette procédure.

Étapes clés | Description |
---|---|
Ouverture de la procédure | Jugement du tribunal de commerce déclarant la liquidation judiciaire |
Nomination du mandataire judiciaire | Responsable de la gestion et liquidation des actifs |
Déclaration des créances salariales | Réclamée par les salariés dans un délai de 2 mois après jugement |
Garantie AGS | Intervention financière pour régler les salaires et indemnités dus |
Les indemnités et aides financières accessibles en cas de fermeture
Lors de la fermeture de l’entreprise et la rupture du contrat de travail, les droits financiers et les aides constituent un volet majeur. Le législateur a prévu plusieurs formes d’indemnisation qui visent à compenser la perte d’emploi et à faciliter le retour à l’activité.
Les indemnités essentielles sont les suivantes :
- Indemnité de licenciement : elles sont calculées en fonction de l’ancienneté et des salaires perçus, avec un minimum légal.
- Indemnité compensatrice de préavis : versée si l’employeur dispense le salarié d’exécuter son préavis.
- Indemnité compensatrice de congés payés : pour les vacances ou jours de congés accumulés non pris.
En complément de ces indemnités, le salarié peut prétendre à des aides spécifiques, notamment l’ARE (allocation d’aide au retour à l’emploi) versée par Pôle emploi. Cette allocation est soumise à des conditions strictes d’affiliation :
- Avoir travaillé au moins 6 mois ou 130 jours sur les 24 derniers mois.
- S’inscrire comme demandeur d’emploi auprès de France Travail.
- Être apte à reprendre un emploi.
- Résider sur le territoire français.
Les démarches pour bénéficier de ces aides impliquent un calendrier rigoureux et une inscription rapide aux services de Pôle emploi après la cessation d’activité. La mutuelle santé, quant à elle, peut continuer à couvrir le salarié sous certaines conditions, généralement grâce au maintien de droits via l’Accord de maintien dans les droits suite au licenciement.
Types d’indemnités | Conditions principales | Durée / Montant |
---|---|---|
Indemnité de licenciement | Ancienneté ≥ 8 mois | Minimum 1/4 mois de salaire par année |
Indemnité compensatrice de préavis | Préavis non exécuté | salaire équivalent à la période |
Indemnité compensatrice de congés payés | Congés acquis non pris | Indemnisation correspondant aux jours |
Allocation chômage (ARE) | Conditions d’affiliation remplies | Variable selon durée de l’emploi précédant |
Le rôle capital des institutions publiques dans l’accompagnement des salariés
Dans un contexte de fermeture d’entreprise, plusieurs organismes publics jouent un rôle déterminant pour guider le salarié dans ses droits et procédures. Ces institutions participent activement à la sécurisation du parcours professionnel des travailleurs impactés par la fermeture.
Voici quelques institutions à contacter et leur rôle principal :
- Pôle emploi : Incontournable pour l’accompagnement vers le retour à l’emploi, le versement de l’allocation chômage et la formation.
- DREETS (Direction Régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) : Supervise le respect de la réglementation sur le licenciement économique et peut intervenir en cas de litige ou de non-respect des obligations.
- Inspection du travail : Contrôle la conformité des procédures et des conditions de travail, notamment le respect des droits lors de la rupture.
- Conseiller prud’homal : Ressource de proximité pour l’accompagnement en cas de contentieux avec l’employeur ou pour clarifier les droits.
- Médecine du travail : Assure la protection de la santé du salarié durant et après la période d’emploi.
- Caisse des dépôts : Peut intervenir dans la gestion de certaines garanties liées à l’emploi.
L’intervention de ces institutions garantit un cadre sécurisé et légal. Le salarié peut s’appuyer sur leurs compétences pour recevoir des conseils pertinents et, si nécessaire, pour défendre ses droits lorsque son employeur n’a pas respecté ses obligations.

Comment préparer juridiquement et administrativement la fermeture de son entreprise ?
La fermeture d’une entreprise se prépare aussi bien au niveau juridique qu’administratif, notamment afin de préserver les droits des salariés et d’anticiper les conséquences de cette cessation d’activité. L’employeur doit respecter une procédure encadrée, portant notamment sur la consultation des représentants syndicaux et la transmission d’informations claires aux salariés.
Le processus inclut généralement :
- Information des salariés sur le projet de fermeture et ses motifs.
- Consultation des instances représentatives du personnel, telles que le comité social et économique (CSE), qui joue un rôle de veille.
- Mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) pour les entreprises de plus de 50 salariés, afin de limiter ou réorganiser les licenciements.
- Notification formelle des licenciements avec remise des documents et calcul des indemnités.
- Possibilité de négociation collective ou d’accompagnement par les syndicats.
Sur le plan administratif, le dépôt d’une déclaration ou le recours à une procédure collective devant le tribunal compétent est une étape incontournable pour acter la liquidation ou la cessation d’activité.
Cette organisation préalable permet d’éviter les contentieux, d’assurer un traitement équitable des salariés et de bénéficier des aides prévues dans ce cadre. Consultez un avocat spécialisé en droit du travail est recommandé pour sécuriser cette phase.
Étapes de préparation | Description |
---|---|
Consultation des représentants syndicaux | Obligatoire pour bien informer et discuter du projet |
Élaboration du plan de sauvegarde de l’emploi | Pour limiter l’impact des licenciements collectifs |
Déclaration au tribunal | Demande formelle d’ouverture de procédure collective |
Notification individuelle | Lettre recommandée avec accusé de réception |
Les recours possibles en cas de non-respect des droits du salarié
Malgré les protections existantes, certains employeurs ne respectent pas toujours les obligations légales lors de la fermeture de leur entreprise. Le salarié doit alors pouvoir agir vite afin de faire valoir ses droits et obtenir réparation.
Les recours à envisager sont principalement :
- Saisine des prud’hommes : voire la consultation d’un conseiller prud’homal pour une première orientation juridique rapide et efficace.
- Plainte auprès de l’Inspection du travail : en cas de manquement aux règles liées au licenciement économique.
- Action au tribunal de commerce : dans le cadre de la procédure collective, notamment pour faire valoir les créances salariales ou contester le plan de sauvegarde de l’emploi.
Un avocat spécialiste en droit du travail pourra conseiller et accompagner le salarié dans ces démarches, que ce soit pour le calcul des indemnités, la contestation de rupture abusive ou la négociation d’un règlement à l’amiable.
Il existe des délais stricts pour agir, souvent de 12 mois à compter de la rupture du contrat ou de l’ouverture de la procédure collective, soulignant l’importance d’une action rapide.
Le rôle de l’avocat spécialisé en droit du travail dans la défense des salariés en cas de fermeture
La présence d’un avocat spécialisé représente un atout incontestable pour le salarié confronté à la fermeture de son entreprise. Grâce à sa connaissance fine de la législation et de la jurisprudence, il est en mesure :
- De fournir des conseils personnalisés adaptés à chaque situation particulière.
- D’intervenir auprès du mandataire judiciaire pour suivre le dossier.
- D’assister dans la demande de paiement auprès de l’AGS en cas de défaillance de l’employeur.
- De représenter le salarié devant les tribunaux en cas de litige ou de contentieux.
Cela garantit non seulement un meilleur respect des droits, mais aussi un accompagnement humain et juridique dans une période souvent anxiogène. Par ailleurs, l’avocat peut conseiller sur les recours à engager face à des sanctions injustifiées, des licenciements abusifs ou encore pour optimiser les démarches administratives auprès de Pôle emploi et des organismes sociaux.
Les démarches pratiques pour les salariés après la fermeture de l’entreprise
Une fois la fermeture actée, il est important que le salarié s’organise rapidement pour sécuriser sa situation professionnelle et personnelle. Voici quelques démarches prioritaires :
- Inscription à Pôle emploi ou France Travail : pour solliciter les allocations chômage, maintenir un accompagnement personnalisé, et pouvoir accéder aux offres d’emploi et formations proposées.
- Vérifier ses droits à l’assurance chômage : notamment le montant et la durée d’indemnisation, sur la base de son historique de travail.
- Contacter la médecine du travail : pour assurer un suivi post-emploi et prévenir tout problème de santé lié à la situation professionnelle antérieure.
- Consulter la mutuelle santé : afin d’entendre les possibilités de maintien des droits et d’adapter sa couverture en période de transition.
- Soumettre les éventuelles réclamations salariales : auprès du mandataire judiciaire ou de l’AGS si nécessaire.
Ces démarches peuvent paraître complexes, mais l’appui des syndicats, des conseillers prud’homaux ou d’un avocat spécialisé facilite leur accomplissement.
Démarche | Objet | Contact / Organisme |
---|---|---|
Inscription comme demandeur d’emploi | Obtenir l’allocation chômage et accompagnement | Pôle emploi / France Travail |
Déclaration des créances salariales | Réclamer salaire et indemnités | Mandataire judiciaire |
Suivi médical post-emploi | Prévention santé | Médecine du travail |
Vérification des droits mutuelle | Maintien ou adaptation de la couverture santé | Mutuelle santé |
Quelles sont les erreurs courantes à éviter lors de la fermeture d’une entreprise ?
Devant une situation souvent stressante, certains salariés commettent des erreurs qui peuvent porter préjudice à leurs droits. Identifier ces écueils est essentiel pour anticiper et mieux gérer la fermeture.
Parmi les erreurs fréquentes, on note :
- Ne pas saisir les organismes compétents rapidement, notamment Pôle emploi, ce qui peut entraîner la perte d’une partie des aides.
- Ne pas déclarer les créances dans les délais auprès du mandataire judiciaire, ce qui peut empêcher la récupération des salaires impayés.
- Renoncer prématurément à bénéficier des conseils de syndicats ou d’un avocat en droit du travail.
- Ignorer les réunions d’information ou la consultation des représentants du personnel, qui sont des sources précieuses d’informations et d’assistance.
- Ne pas vérifier ses droits à la mutuelle santé et à la médecine du travail, ce qui pourrait compromettre la couverture santé en cours.
Ces erreurs peuvent être prévenues en adoptant une démarche proactive et en faisant appel à des experts spécialisés. Les salariés peuvent ainsi se prémunir contre des conséquences financières ou administratives néfastes.
Erreur courante | Conséquence potentielle | Solution recommandée |
---|---|---|
Retard dans la déclaration des créances | Perte du droit à l’indemnisation | Déclarer dans les 2 mois après la procédure collective |
Non-inscription rapide à Pôle emploi | Perte de certaines allocations chômage | S’inscrire dès la rupture du contrat |
Absence de recours à un avocat | Manque d’orientation et protection | Consulter un avocat spécialisé en droit du travail |
Ignorer les informations des représentants du personnel | Perte d’informations et d’aide | Participer aux réunions et consulter le syndicat |
Quels conseils pour sécuriser ses droits et rebondir après la fermeture ?
La période suivant la fermeture de l’entreprise est cruciale pour le salarié. Il doit à la fois sécuriser ses droits acquis et préparer son avenir professionnel. Voici quelques conseils pratiques :
- Rester informé régulièrement de l’avancement de la procédure collective en consultant les documents auprès du tribunal de commerce.
- S’appuyer sur un réseau professionnel et des syndicats pour faciliter la transition.
- Suivre les formations proposées via France Travail ou Pôle emploi pour améliorer ses compétences.
- Veiller à assurer une continuité de la mutuelle santé en utilisant les droits au maintien, évitant ainsi un trou de couverture.
- Ne pas hésiter à solliciter un avocat spécialisé en droit du travail pour défendre ses intérêts en cas de litiges.
Connaître et exercer ses droits est la première étape vers une reprise réussie d’activité. En 2025, les dispositifs d’accompagnement sont nombreux et conçus pour faciliter la transition professionnelle.
Questions fréquentes sur les droits des salariés lors de la fermeture d’entreprise
Quels sont les droits du salarié en cas de fermeture de son entreprise ?
Le salarié bénéficie d’un cadre protecteur avec le licenciement économique, qui ouvre droit notamment à des indemnités de licenciement, compensatrices de préavis et de congés payés. Il peut également percevoir l’allocation chômage sous conditions. L’AGS garantit le paiement en cas de défaillance de l’employeur.
Comment puis-je percevoir mes salaires impayés après une liquidation judiciaire ?
Il faut déclarer ses créances auprès du mandataire judiciaire dans un délai de 2 mois après la publication du jugement d’ouverture de la procédure collective. L’AGS se charge ensuite, dans les limites légales, de garantir le paiement si l’employeur ne peut pas le faire.
Quel rôle joue l’Inspection du travail lors de la fermeture d’une entreprise ?
L’Inspection du travail veille au respect des obligations légales de l’employeur, notamment dans la procédure de licenciement économique. Elle est un recours en cas de non-respect des règles et peut accompagner les salariés.
Comment un avocat spécialisé peut-il m’aider lors de la fermeture de mon entreprise ?
L’avocat spécialiste du droit du travail analyse votre dossier, vous conseille sur vos droits, vous représente dans les procédures contre l’employeur, et facilite les démarches auprès de l’AGS ou des tribunaux prud’homaux.
Quels sont les principaux délais à respecter pour faire valoir mes droits ?
Le salarié dispose d’un délai de 2 mois pour déclarer ses créances salariales auprès du mandataire judiciaire et de 12 mois à compter de la rupture du contrat de travail pour engager une action prud’homale en cas de litige.